lundi 20 juin 2016

Convoyage : première partie

Port Grimaud
C'est la première étape de notre projet.

Le bateau était basé à port Grimaud. Lors de notre achat le 26 avril 2106, nous avions négocié  de pouvoir le laisser jusque fin juin, le temps de trouver son futur port d'attache.

Impossible de rester à port Grimaud, tout simplement parce qu'il était amarré au ponton privé de la maison du propriétaire qui attendait son nouveau bateau pour l'été.

C'est très court comme délai pour trouver un port en Méditerranée : beaucoup d'endroits sont avec liste d'attente et des prix chers (de 3 000 à 9 000 € par an pour un 13 m...).

Coup de chance, port Leucate nous a rapidement répondu qu'il venait de créer 6 nouvelles places. Ce sera donc un convoyage vers port Leucate. Patricia nous descend en voiture, et nous attendra à port Leucate.
Mentor
Départ à 10h du matin le 18 juin, passage à la station essence pour faire le plein de gasoil. Grand beau temps. 

Nous sommes quasi trois néophytes à bord, plein d'entrain pour l'aventure. J'ai déjà navigué sur des voiliers il y a 20 ans, notamment un
Mentor de 9 m gréé Ketch en école de voile au Frioule mais pas sur un voilier de 13 tonnes.
Mon ami Jean n'a jamais navigué, et mon amie Emilie participe à des sorties avec l'école des glénans mais jamais seule.

Après avoir passé Saint Tropez, on double rapidement le cap Camarat et l'on se retrouve vent de face. Après deux bords à la voile, on s'aperçoit que cela ne sera pas possible de continuer. Deux choix s'offre à nous : soit on prend le large et on tire directement vers port Leucate, soit on démarre le moteur. La haute mer ne nous inspire pas, surtout du fait que l'on n'a pas de canot de sauvetage. 

Ce sera donc au moteur que l'on continuera vers l'ile d'Hyères, en passant entre le cap Benat et l'ile du levant. Le vent forcit (20-30 noeuds), mais le bateau avale bien les vagues et l'on reste bien au sec dans le cockpit central. 

En passant Toulon, la nuit tombe et le vent forcit encore : 30, 40, puis 45 noeuds de face. La mer grossit, on enfourne jusqu'au grand mat, mais nous sommes toujours au sec dans le cockpit pourtant ouvert. Vraiment surprenant la sensation de sécurité que l'on a. 

Fixation de l'atimon
Bastaques
Des nuages apparaissent, et je sens que la météo se dégrade encore. Le bastaque tribord de l'artimon casse, et la poulie commence à tournoyer autour de nos têtes. Elle risque aussi d'abimer le radar, et que sais-je encore. On appelle le CROSS pour donner notre position et l'informer de notre  avarie au mat d'artimon.  On demande aussi des informations sur la  météo.
Réponse : il y a un BMS en cours (Bulletin Météo Spécial), vents de force 7-8 et mer formée pour au moins 24h.
Quel serait le port où l'on pourrait se mettre à l'abris vu notre position ? Réponse, tenter Cassis.

On attend encore un peu, le temps de prendre une décision concertée, mais le vent est vraiment pénible et ce foutu bastaque trop dangereux. On vire vers Cassis que l'on aperçoit sur tribord. La ville semble tout près ; sur la carte elle est à 8 milles. On mettra 2 heures pour arriver. Heureusement Cassis est abritée au fond d'une calanque, aussi au bout d'une demi-heure on ne ressent plus la mer qui est devenue bien démontée.
Arrivée à Cassis à 5h30 du matin ; personne à la capitainerie et le numéro de téléphone ne répond pas. On s'arrête à la station service pour refaire le plein, mais déjà l'on sait que l'on ne pourra pas repartir avec un BMS en cours. La navigation a été longue, nous sommes fourbus.

Le temps de ranger un peu le bateau, la capitainerie ouvre et nous indique une place au bout d'un ponton.  On manoeuvre avec le propulseur d'étrave pour tourner dans un mouchoir de poche : Cassis est vraiment petit. En pleine manoeuvre il s'arrête soudain ! On se retrouve à manoeuvrer uniquement au moteur avec un bateau à quille longue qui n'est pas fait pour tourner sur lui même. Heureusement le vent nous aide, et à l'aide d'une amarre on réussit à se mettre au bon endroit.

Mes équipiers ne peuvent pas attendre la fin du BMS, aussi on décide de rentrer à Paris. Patricia devra revenir nous chercher, oups, elle était arrivée à Leucate.

Ce que l'on retiendra de cette expérience :
  1. Le propulseur d'étrave n'est pas prévu pour fonctionner en continu, car il a besoin de beaucoup d'ampèrages et ne possède que 2 batteries 12v dédiées. La documentation le dit clairement, encore faut-il l'avoir lu avant de partir...
  2. Remplacer les cordages fragilisés avant le départ, et ne pas attendre qu'ils cassent...
  3. Naviguer par 30-35 noeuds de vent tout au plus, sinon c'est fatiguant et inconfortable
  4. Ne pas naviguer face au vent en espérant que le vent tourne aux abords des cotes...
Bref,  que du bon sens.




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