jeudi 30 juin 2016

Convoyage : dernière partie

Départ de Saintes-Maries-de-le-mer vers 10h après avoir fait le plein de carburant et le plein d'eau. 
Comme l'on n'est pas habitué à gérer l'eau, je remarque que l'on consomme rapidement 100 litres en une journée. De même, le moteur consomme pas mal de carburant. 

Bien plus tard, après avoir lu les comptes-rendus des différents voyages à la voile, je saurai que 1500 tours par minute est un régime économique pour le moteur Perkins. Jusqu'à présent on utilisait le moteur plutôt entre 2000 et 2500 t/min. Ceci explique cela...

Un vent de trois quarts nous porte doucement vers le sud, la mer est calme, quasiment d'huile. C'est vraiment beau, on longe la côte à 5-6 miles et l'on bronze au soleil car une fois les voiles réglées on farniente.

Vers 17h en face d'Agde, on traverse soudain un épais brouillard. Le radar ne fonctionne pas, du coup je sors la cloche de bord sur le pont. Durant une heure ce sera des bling bling de la cloche que l'on entendra toutes les 3 minutes. Bonjour les oreilles, c'est assourdissant, mais l'on a rien à bord pour signaler notre présence et le brouillard est dense. Un appel à la capitainerie d'Agde nous indiquera qu'en effet, parfois, il y a un banc de brume même en pleine journée ensoleillée.

La nuit tombe, un rapide calcule nous montre que l'on arrivera de nuit à Port Leucate.

A gauche, la courroie qui à lâchée
Le sort en décidera autrement, car en pleine nuit, alors que le vent est tombé, le moteur se met en mode alarme et se coupe soudain. J'ouvre la cloison du moteur à fond de cale, et constate que la courroie de la pompe à eau a lâchée. Avec Niaz, on tentera pendant trois longues heures de remplacer la courroie par des tendeurs, puis par une courroie bidouillée. Rien n'y fait, les réparations ne tiennent pas plus de 5 minutes. On finira par abandonner la réparation. Les odeurs de gasoil à fond de cale dans un bateau balancé comme une coquille de noix car non propulsé, sont infernales pour nous qui ne sommes pas bien amarinés. On a du se relayer pour descendre au fond et travailler, afin de ne pas vomir toutes nos tripes. 10 minutes en bas et l'on remonte prendre l'air frais. Ce sera une bonne expérience que l'on n'a pas envie de revivre.

Digue d'entrée de Port Leucate
Sans moteur, il ne me semble pas raisonnable d'entrer au port à la voile, surtout avec un vent faible et non établi. On décide alors de faire des ronds dans l'eau en nous rapprochant doucement du port afin d'attendre le levé du jour. Au petit matin on jette l'ancre devant une belle plage de nudistes. Des pêcheurs sortent du port. On leur fait de grands signes, ils viennent nous voir. Peuvent-ils nous aider leur demande-t-on ? Voyez avec la capitainerie, ils sont équipés pour cela nous répondent-ils.

A l'ouverture de la capitainerie vers 8h, on demande de l'aide par téléphone. Très sympathique, un hors-bord vient se mettre à couple et nous emmène au port sans souci. A 9h nous sommes à quai, juste en face du syndicat d'initiative. C'est la fin de ce périple riche en enseignements.

Ce que l'on retiendra de cette expérience :
  1. Ce serait bien de connaître notre consommation journalière en eau, ce serait bien aussi d'apprendre à utiliser le moins d'eau possible car une transatlantique durent au minimum 15 jours ...
  2. Avoir les trois courroies de rechange du moteur en stock et à bords.
  3. Réparer le radar, car en cas de brouillard ce n'est pas un gadget, c'est vraiment utile.



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